Peut-on devenir accro au CBD ?
Le cannabidiol, plus connu sous le nom de CBD, séduit de plus en plus de personnes en France et dans le reste du monde en raison de ses bienfaits pour le corps et pour l’esprit. Cependant, l’utilisation de cette substance extraite du cannabis pour ses effets apaisants et antidouleurs suscite de nombreuses inquiétudes auprès de certaines personnes, consommatrices de cannabidiol ou non. L’une de ces inquiétudes porte sur le potentiel de dépendance duCBD.
Peut-on devenir accro au CBD ? Examinons ensemble le mode d’action et les effets de cet extrait de chanvre sur l’organisme, puis voyons si le CBD est un principe actif addictif ou pas. Au programme également: les précautions à prendre pour une utilisation responsable du CBD.
Le cannabis et ses composants
Le cannabis est une plante de la famille des Cannabaceae, originaire d’Asie centrale et d’Asie du Sud. Cette espèce végétale contient naturellement plus de 100 molécules chimiques appelées cannabinoïdes, mais aussi des terpènes et des flavonoïdes.
Les deux cannabinoïdes les plus étudiés et les plus utilisés sont le THC(tétrahydrocannabinol) et le CBD (cannabidiol). Il existe toutefois d’autres cannabinoïdes tels que le CBN (cannabinol), le CBG (cannabigerol), et le CBC (cannabichromène). Les terpènes et les flavonoïdes sont quant à eux respectivement des composés aromatiques et des pigments, ils sont responsables de l’odeur, de la saveur et de la coloration spécifique des variétés de cannabis.
Assez proches chimiquement, le THC et leCBD n’ont pas le même mode d’action ni les mêmes effets sur l’organisme.Le THC a la faculté de se lier directement aux récepteurs CB1 et CB2 présents dans le système nerveux central et de provoquer des réactions néfastes, comme une modification de l’état de conscience et de la perception de la réalité, une euphorie et une dépendance. Le THC est à l’origine des effets psychoactifs du cannabis.
De son côté, le CBD est une substance non psychotrope.De plus, il n’interagit pas directement avec les récepteurs cannabinoïdes CB1 et CB2, mais avec une soixantaine de molécules (cannabinoïdes endogènes) du système endocannabinoïde pour exercer son action. Le CBD est un produit naturel considéré comme sûr et sans risques d’abus par l’OMS.
CBD et dépendance
Ne tournons pas longtemps autour du pot : le CBD n’est pas considéré comme un composé addictif. Cela signifie qu’il est impossible de deveniraccro au CBD légal, en raison de sa faible teneur en THC (-0,3%).
Toutefois, certains consommateurs de cannabidiol peuvent développer une légère dépendance psychologique au CBD, comme à tout autre produit qui stimule la relaxation et apporte un bien-être au corps et à l’esprit. Ces consommateurs peuvent alors avoir le sentiment qu’ils ont absolument besoin du CBD pour soulager leur douleur, apaiser leur anxiété ou calmer leur stress.
Bien que l’addiction psychologique soit rarement envisagée comme une véritable forme de dépendance, cette évocation souligne l’importance d’une consommation responsable du CBD.
De même, il est important de noter que l’utilisation des produits à base de CBD ne doit pas devenir systématique ou considérée comme la seule solution pour combattre une anxiété ou un stress élevé. Il est essentiel de consulter un professionnel de santé lorsqu’on est sujet à un état émotionnel/état psychologique néfaste pour la qualité de vie, et de prendre du CBD en accompagnement d’une prise en charge médicale éventuelle, après avis du médecin.
Parler à un professionnel du CBD est aussi recommandé pour quand consommer duCBD et s’éduquer sur les règles de dosage ainsi que les méthodes de consommation appropriées en fonction de chaque cas et des caractéristiques personnelles de chaque consommateur.
Utilisation du CBD pour traiter la dépendance
Contrairement à ce qu’on pourrait penser donc, en faisant un raccourci facile entre le CBD et sa source : les trichomes du cannabis, le cannabidiol ne crée pas d’addiction, au contraire. Il est souvent utilisé pour traiter différents types de dépendance, notamment en tant qu’alternative à la consommation de drogues, de tabac, d’alcool ou d’opioïdes.
Malgré que les preuves scientifiques au sujet de cet usage du CBD soient encore limitées et que des essais cliniques exhaustifs soient nécessaires pour confirmer ces conclusions, différentes études suggèrent que le cannabidiol peut aider à réduire les symptômes de sevrage et à minimiser les envies de consommation.
Par exemple, une étude conduite en 2013 sur l’utilisation du CBD pour traiter la dépendance à la nicotine a montré que le CBD permet de réduire les envies de cigarette chez les fumeurs. Une autre recherche, menée cette fois en2019 sur l’utilisation du CBD pour traiter la dépendance à l’alcool, a révélé que le cannabidiol permet de diminuer la consommation d’alcool chez les rats souffrant d’alcoolisme.
Contrairement à certains traitements de l’addiction, le CBD à l’avantage de calmer les symptômes de sevrage sans créer une autre dépendance.
Cela étant dit, il est fortement conseillé de prendre rendez-vous avec un addictologue avant de commencer à consommer du CBD pour soigner ses comportements de dépendance à l’alcool, au tabac ou aux drogues.
Pour terminer, on retiendra que, contrairement au THC, qui est psychoactif, cause des effets « planants » et entraîne une addiction, le CBD, lui, est une molécule non psychotrope, qui ne produit pas d’effets de dépendance, mais présente une composition riche en vitamines et antioxydants. Consommé aux doses recommandées et choisi suivant les critères de qualité, cet extrait de chanvre nous fait profiter de ses propriétés anti-inflammatoires, analgésiques, anxiolytiques, anti-stress, apaisantes… pour une réelle sensation de bien-être.